Maidenly moderation, sur Comment les démocraties finissent
Maidenly moderation, Colin Welch, Spectator, August 4th, 1984
Commentaire d’Henri Astier sur l’article :
Cet article du Spectator rend compte des bonnes feuilles de la traduction anglaise de Comment les démocraties finissent, parues dans Commentary en juin 1984.
L’auteur, Colin Welch, n’analyse pas en profondeur la pensée de Revel, mais reprend à son compte ses avertissements sur les tendances suicidaires de la démocratie, en les appliquant à l’actualité britannique de 1984: le combat sans merci que se livrent Arthur Scargill, syndicaliste marxiste qui veut faire tomber le gouvernement, et le Premier ministre Margaret Thatcher – aisément réélue un an auparavant – qui estime que c’est à elle, et non pas à des mineurs en grève, de diriger le pays. Il y allait de la démocratie.
Or de nombreux observateurs estimaient que la justice démocratique était du côté de Scargill. A mesure que le conflit s’envenimait, Thatcher était même contestée par certains Conservateurs, qui renvoyaient dos à dos son intransigeance et celle des grévistes.
C’est contre cette idée que Welch s’insurge: donner raison, ou à moitié raison, à Scargill serait suicidaire. Il souligne que Thatcher n’est pas une extrémiste, et que si elle perd le combat, ce sont les extrémistes – de droite ou de gauche – qui auront gagné la partie. Pour lui, Thatcher incarne la modération – une “maidenly moderation”. L’adjectif n’a ici rien de péjoratif: il se réfère simplement au fait que Thatcher est une femme.